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samedi 21 octobre 2006

La résurrection

" Et je vis Sisyphe qui souffrait de grandes douleurs et poussait un énorme rocher avec ses deux mains. Et il s'efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu'au sommet d'une montagne. Et quand il était près d'en atteindre le faîte, alors la masse l'entraînait, et l'immense rocher roulait jusqu'au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s'élevait au-dessus de sa tête. "

Le supplice de Sisyphe ainsi décrit par Homère est une des meilleures allégories que j'ai pu trouver pour vous donner une idée de mes dernières semaines. Non je n'étais pas mort comme certains ont pu le penser. A vrai dire j'étais bel et bien vivant et très actif car tel Sisyphe il m'a fallu surmonter des montagnes qui ne m'ont guère laissé le temps de faire vivre ce journal.

L'explication est très simple :

l'origine :

l'Université de Wollongong

les causes :

4 projets, 5 rapports à faire et rendre en moins d'un mois.

le résultat :

- un manque de sommeil terrible à l'issu de ces semaines qui sont passées si vite mais qui pourtant semblaient éternelles

- un soulagement immense maintenant que l'orage est passé

- l'occasion de me faire gentiment reprocher mon absence

J'ai passé trois semaines horribles. La première semaine à taper le premier rapport (recherche en librairie et synthèse de documents) ainsi qu'à commencer les projets, la deuxième à travailler sur les projets et enfin la dernière à finir ces mêmes projets et à en taper les rapports. Autant vous dire que cette dernière semaine je n'ai pas arrêté. J'ai dormi environ 4h par nuit et j'ai travaillé quasiment jour et nuit. La méthode : quand je finis un projet, je tape le rapport, quand j'ai tapé le rapport je passe à l'autre projet... ceci répété en quatre cycles qui m'ont paru infinis.

Voilà, ça c'était pour calmer les esprits, éveiller un peu de compassion et vous montrer que les diplômes dans cette université ne s'achètent pas seulement mais se méritent également.

Le point positif c'est que une fois tout ceci passé, une grosse soirée (hier soir) était organisée pour décompresser, oublier la corvée, se rappeler qu'on est des êtres humains et pas des robots. C’était les "Academy Awards" avec élection de "Queen of campus", "King of campus", "miss Foxy Lady", "mister Casanova", "funniest of campus"... De nombreux titres étaient en jeu dont certains étaient très drôles par exemple : "the most likely to become an alcoholic", "the most likely to have a sex change" ou encore "the biggest walk of shame". Après les élections il y avait un dîner suivi d'un after avec open bar au Fraternity Club, la grande salle où se déroulent toutes les grandes fêtes de Campus East.

C'est une des meilleures soirées que j'ai passées ici. Après les awards et le très bon dîner on a pu danser et boire dans une euphorie totale. Pour la première fois de ma vie j'ai testé parler après avoir respirer de l'hélium : c'est trop marrant ! Puis ça s'est fini en gigantesque bataille d'eau avec renforts en tuyau d'arrosage, seaux et extincteurs...

Aujourd'hui je ne me suis pas levé très tôt ! Maintenant je suis plutôt tranquille pendant deux semaines. J'ai quatre examens qui vont clôturer la session le 27 octobre, le 6,7 et 8 novembre. Après c'est les grandes vacances de 3 mois !!!

On a prévu un voyage de deux semaines avec quelques amis de mi-novembre à début décembre. On loue deux vans avec 3 couchettes et une kitchenette chacun et on remonte vers le Nord de Sydney à Brisbane. Là bas c'est la "Gold Coast" : la plage, le surf, les bikinis, les soirées. Au programme c'est surf le matin, ballade/ visite l'après-midi et soirées la nuit. Ca s'annonce plutôt bien ! J'aurais l'occasion de vous en reparler plus en détail dans de prochains articles.

Concernant la vie sur place je n'ai rien de spécial à dire de plus pour le moment si ce n'est que je me plais toujours ici. Ha si peut-être une remarque qui va sûrement être anecdotique pour beaucoup d'entre vous mais qui peut rappeler des souvenirs à ceux qui connaissent le pays : "ici quand il y a du soleil, ça cogne". Un exemple : Avant-hier : grand soleil, 36° / Hier : légère pluies, 25° / Aujourd'hui : vent, nuages, 16°... La température peut osciller sur 20° juste en fonction de la présence ou de l'absence du soleil dans le ciel si bien que quand on met le pied dehors chaque matin c'est toujours une grosse surprise de découvrir le climat (on est au printemps, en été il fait juste chaud tout le temps !).

Qu'il est bon de se sentir revivre.

A bientôt.

Posté par Nicolas à 17:20
Catégorie: Vie quotidienne

dimanche 01 octobre 2006

L'Australie en deuil

Je ne sais pas si vous en avez beaucoup entendu parler en Europe mais ici c'est un drame national. Le 4 septembre dernier alors qu'il plongeait près du récif de Batt pour un documentaire sur la grande barrière de corail, Steve Irwin est décédé d'une piqûre de raie. Il nageait tranquillement devant son caméraman quand il est passé juste au dessus d'une raie pastenague enfouie dans le sable. L'animal s'est senti en danger, bloqué par les deux plongeurs. La raie a donné subitement un coup de queue vers le haut transperçant le célèbre animateur par le thorax en plein dans le coeur.

Pour info, le tueur, Dasyatis brevicaudata (en anglais, Smooth stingray ou Bull ray) : C'est un poisson venimeux pourvu d'un dard d'environ 20 centimètres qui se trouve à la base de la queue qui fait environ 2 m. La raie peut mesurer plus de 4 m de long pour une envergure de 2 m et un poids maximal de l'ordre de 350 kg. On en trouve dans les mers peu profondes d'Australie, de Nouvelle-Zélande et d'Afrique du Sud. On rappelle au passage que ce genre d'attaque est plus que rare, les raies sont d'un naturel plutôt pacifique.

L'Australie perd ainsi une de ses personnalités qu'elle aimait le plus. Une âme d'aventurier et un grand coeur faisaient de cet homme un héro. C'était un peu notre Nicolas Hulot à nous mais en version un peu plus viril. Enfant, Steve Irwin était amoureux des lézards et des serpents. Cette passion s'est transformée en un message de préservation de la vie sauvage, suivie à la télévision par plus de 200 millions de personnes. Il dirigeait également un parc dédié à la faune australienne, dans lequel vivaient des crocodiles, mais aussi des kangourous, koalas ou opossums, et employait l'argent gagné à la télévision pour acheter des terrains pour les animaux. Son surnom : "Crocodile Hunter", "the real crocodile dundee" !

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Je suppose qu'en France Claire Chazal a donné l'information en 30 secondes puis est passée à autre chose, ici que nenni ! Le temps suspend son cours en attendant que l'Australie reprenne son souffle. Pour vous donnez une idée imaginez que notre Johnny national (qui n'est connu qu'en France d'ailleurs) succombe subitement d'une crise cardiaque pendant un spectacle ... visualisez ... voilà vous obtenez une France dans un état comparable à celui qui frappe l'Australie mais pour de vrai.

On a eu le droit à une bonne grosse cérémonie avec toutes les stars australiennes chantant du bon vieux country pour la mémoire de Steve, avec un publique en pleurs aux cotés de la famille du défunt, avec plein de crocodiles parce que ça se passait dans le zoo de la famille Irwin... On a eu le droit de voir sa fille de 8 ans nous parler de son père comme d'un dieu et rappelant gentiment à tout le monde que les crocodiles, les lions et les requins sont nos amis. Bien sûr on a aussi eu le droit au couplet "Steve avait monté cette association parce qu'il voulait faire quelque chose pour rendre le monde meilleur alors si vous aussi vous voulez participez, envoyez nous vos dons" ! Bon je parais un peu aigris en disant ça mais c'est parce que j'ai dû voir la cérémonie deux ou trois fois (ça s'est calmé maintenant mais il y a deux semaines ils la repassaient en boucle à la télé). Je n'ai pas fait mon acte de solidarité en envoyant quelques dollars mais par contre je ressens moi aussi cette tristesse et je me joins au deuil parce que mine de rien c'était quelqu'un ce monsieur crocodile.

Il y a beaucoup de petits esprits sur terre qui passent leur temps à jacasser, à critiquer ce que les autres font mais qui au final ne font que brasser du vent. Je vise là toutes ces voix qui se sont soulevées pour fustiger Irwin alors que celui-ci n'avait qu'un seul but : nous faire prendre conscience du patrimoine naturel de notre chère planète dans une époque où on la souille chaque jour un peu plus. J'espère qu'il y aura moins de pourfendeurs de nuages que de gens comme Irwin pour reprendre son flambeau parce que je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi je ressens cette urgence d'agir vite et bien si on veut que plus tard nos enfants puissent écouter le chant des oiseaux. (Je le fais bien hein le passage dramatique ! oui c'est une de mes spécialités)

Bon là je vous vois venir gros comme une maison : "bah du genou c'est bien de nous dire ça, ça nous fait les pieds mais qu'est-ce que tu fais toi euh pour changer euh le monde ?" (Bon je ne dis pas que vous parlez comme ça, c'est mon vocabulaire). Et bien ça passe par des petits gestes au quotidien comme ne pas jeter les sacs en plastiques ou les canettes de bière n'importe où, ne pas surconsommer en général, l'eau ou l'énergie par exemple. Bon je ne vais pas vous faire tout le couplet écolo non plus mais c'est important quand même de savoir qu'on est responsable (quand je dis "on" ça fait presque 7 milliards, ne vous sentez pas non plus tout seul).

Oulah j'ai bien dérapé moi. Tout ça pour vous dire qu'un grand australien s'en est allé laissant l'Australie orpheline. Je sais il y a plus joyeux comme info. Ici s'est tellement important que ça a déteint sur moi et je me sentais obligé à mon tour de vous en parler.

Posté par Nicolas à 17:18
Catégorie: Vie quotidienne

samedi 02 septembre 2006

Un tout petit article en l'honneur des dieux de la télé

Nous sommes en l'an 2006 après Jésus-Christ. Toutes les émissions télévisuelles australiennes sont de la boullie pour cerveaux dégénérés. Toutes ? Non. Quelques programmes résistent encore et toujours au règne de la stupidité ...

Entre Big Brother, la Star Ac local, les feux de l'amour (l'équivalent) et les séries à l'inspecteur Derrick on n'est pas vraiment gâté niveau télé en Australie. Heureusement parfois on tombe sur des emissions comme "The Wedge" qui vous font vaguement sourire. Mais si par bonheur vous avez la chance de tombez sur ces petits animes américains c'est bon vous n'avez pas perdu votre temps ! Nous on a carrément les DVD... ça évite d'attendre.

Un instant de repos ? Un repas ? Une insomnie ? Pas de soucis. Allumez la télé, lancez un DVD et c'est parti !

Il a fallu que j'attende d'être en Australie pour découvrir ces quelques dessins animés hilarants.

Je vous cite mes 2 préférés :

American Dad :

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et Family Guy :

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Bon quand je dis que ça résiste à la stupidité j'exagère beaucoup. C'est le summum de la stupidité mais d'un humour si fort et d'un sens de l'autodérision si aiguisé que ça s'inscrit à l'écart de la décadence culturelle ambiante. Ca reprend le flambeau des simpson. Mais là où les simpson ou futurama n'étaient vraiment pas très drôles, American Dad et Family Guy vous font exploser de rire. Si vous avez l'occasion d'en voir, n'hésitez pas !

Vous vous dites sûrement que ça ne méritait pas un article... tsss tsss regardez-en un et on reparle après ! ;) Ceux qui connaissent m'approuveront.

Vous abrutissez pas trop quand même !

A bientôt les français.

Posté par Nicolas à 17:01
Edité le: mercredi 27 septembre 2006 13:59
Catégorie: Vie quotidienne

samedi 26 août 2006

Salut les jeunes et les moins jeunes...

Bonjour les jeunes,

Bonjour les moins jeunes,

C'est avec un grand plaisir et de nombreux encouragements que je me remets dans la peau d'un reporter.

Tout d'abord je tiens m'excuser auprès de mes chers lecteurs pour ces semaines sans nouvelles.

Je suis pris dans le tourbillon scolaire : les échéances de rapports arrivant toutes en même temps j'ai passé énormément de temps à travailler pour l'université. Je vous avouerai que ça ne me prends pas non plus la totalité de mon temps (et heureusement) car j'ai également une vie assez débordante d'activité - sans 's'.

Non effectivement pas de 's' car l'activité principale ici est s'agglutiner dans maisons, bars ou dance-club et faire la fête jusqu'à pas d'heure le ventre rempli pour moitié de hot-dog et pour l'autre de bière (les proportions varient selon l'heure)... Ca peut paraître brutal et assez rustique au premier abord... (je vous accorde que ça le reste toujours au deuxième abord) toujours est-il qu'on s'y fait pas mal. Le coté tout le monde joyeux et on est tous frères me rappelle un peu l'état d'esprit irlandais. Les gens d'ici attachent beaucoup d'importance à la convivialité.

Bon là j'ai grossit le trait et en plus je m'enfonce... boire de la bière à longueur de temps n'est pas vraiment une excuse pour vous avoir oublié lâchement. Ma pauvre maman, un fils qui devient alcoolique et qui oublie sa famille... au moins dit toi que je travaille quand même pour la fac...

"Oh le chameau !"

Mais non... je rigole papa, maman ! Je pense à vous très souvent. Vous me manquez c'est sûr mais vous savez cette année loin de vous est aussi un test personnel d'autonomie. De ce point de vue là pour le moment je ne m’en sors pas trop mal. Après votre présence, une des choses qui me manque le plus, c'est tous ces plats que toi maman tu as le don de toujours réussir à la perfection. J'essaye souvent de cuisiner des nouveaux mélanges mais alors ça prend du temps ! 1 heure de préparation, 10 minutes sans se presser pour manger ! C'est inéquitable, décourageant... mais heureusement parfois c'est vraiment très bon et on se dit que ça en valait la peine.

Je vais vous rassurer quand même parce que tel que j'ai présenté la vie australienne on peut s'imaginer des choses.

Alcoolique ? Moi non, je connais mes limites et j'ai pas envie d'aller voir au delà.

Fêtard ? Pas plus que ça. Je sors maximum 3 fois par semaine : le mercredi (je n'ai pas cours le jeudi et les soirées étudiantes sont toujours le mercredi), le vendredi soir (fin de semaine... décompression) et le samedi (relax). Les soirs de la semaine c'est improvisation : soit je travaille (des fois il faut bien), soit je retrouve des amis et on glandouille, soit je vais voir un film sur le grand écran, soit je vais à la salle de musculation et tout ça en restant dans ce lieu très agréable qu'est Campus East. Le dimanche après-midi c'est football. Le reste de la semaine soit je dors (c'est mieux pour rester en forme), soit je suis à la fac, soit je fais les courses, soit je fais à manger, soit je mange... bon je ne vais pas non plus tout énumérer. A noter aussi que j'essaie de caser autant que possible des instants piano dans mon agenda peu établit.

J'oublie sûrement des choses, mais le principal est là : je suis tout le temps occupé ! Je n'ai même pas eu le temps encore de visiter Sydney ! Bon ça ne va pas tarder, c'est sûr. Mon colocataire australien a trouvé un travail à Sydney et s'en va donc dans cette charmante ville pour gagner sa vie. Il nous invite à venir le week-end chez lui... sympa ! Sympa certes mais ce départ nous attriste quand même. On l'aimait bien notre ptit coloc' australien qui nous amenait en tuture à la fac, qui nous payait des bières... ça va nous manquer (lui ou la voiture ou les bières... lui bien sûr !).

A bientôt Rob. Plus qu'un simple coloc, ce petit bonhomme blond au grand coeur est surtout devenu un très bon ami. Ce n'étaient pas des paroles en l'air quand on s'est dit que de toutes façons on se reverra.

Le temps ici s'améliore de jour en jour. Le soleil est de la partie et les températures remontent. Heureusement car j'ai attrapé une belle angine la semaine dernière. Médecin - antibiotique - miel et chocolat chaud... c'est passé !

Nan vraiment le temps devient magnifique, je vais pouvoir refaire des sessions photos. Promis je les mettraient en ligne !

Je dois vous laisser c'est session grand nettoyage d'appartement avant l'inspection de l'administration de Campus East. Je ne peux quand même pas laisser les autres tout faire sans moi (quoique...).

Je m'excuse encore pour tout ce temps sans nouvelles, j'avais délaissé mon habit de reporter... mais je viens de comprendre que reporter, c'est dans la tête, pas dans les baskets. Et même si j'ai pas forcément la casquette de reporter dans mon passé académique c'est un devoir pour moi de remplir ces pages. J'ai certes énormément de chance d'être ici mais ce serait m'abaisser au statut bien bas de simple voyageur de commerce si je ne prenais pas un minimum de temps pour la reflexion, pour la comparaison, pour essayer de prendre du recul par rapport aux civilisations, aux différentes cultures. Et puis j'ai également le devoir d'écrire pour les miens dans l'hexagone et pour tout ceux qui n'ont pas la chance d'être là (j'aime bien ce pamphlet héroique ! mais sans rigoler je doute d'avoir tort). Alors promis également, je vais laisser beaucoup plus souvent des articles. Au moins un par semaine et roulez jeunesse.

Allez à bientôt les jeunes.

A bientôt les moins jeunes. Portez vous bien.

Nicolas.

Posté par Nicolas à 12:32
Edité le: dimanche 27 août 2006 12:22
Catégorie: Vie quotidienne

mercredi 19 juillet 2006

Premières impressions

Ca y est, je suis enfin connecté à internet dans ma chambre. Je peux enfin mettre à jour mon journal.

Vous êtes là dans la rubrique "Vie Quotidienne", tant de choses à dire, par où commencer ? C'est pas facile de faire de l'ordre avec toutes ces idées qui me passent par la tête alors je vais me laisser aller et je m'excuse par avance si ça semble un peu décousu.

Tout d'abord, voilà je suis bien arrivé, tout se passe bien. On s'est tous retrouvé sans problème, nous, les sept français. Je loge pour ces 6 premiers mois à Campus East, c'est une grosse résidence universitaire au nord de Wollongong à 4 Km de l'université. Je partage l'appartement avec 3 colocataires : Benoît (un de mes potes français), Rob (un australien pur souche) et Hamid (un afghan émigré en Australie). On s'entend tous bien, il n'y a aucun soucis de collocation, c'est super.

Le dépaysement est total. Ici tout le monde est souriant et aimable. Les australiens sont très jovials et accueillants. En revanche, ils ont un sacré accent. Autant vous dire que quand deux australiens parlent entre eux, vous ne comprenez pas grand chose ! Enfin c'est surtout vrai pour les jeunes. J'imagine que c'est pareil partout. En France quand 2 jeunes parlent entre eux je suis pas sûr que des personnes âgées puissent comprendre, c'est la même chose. Bizarrement les filles sont encore plus difficiles à comprendre que les garçons. Elles parlent encore plus vite ! Niveau communication je sens quand même que je progresse de jours en jours. A ce train là je devrais pouvoir comprendre les blagues de leurs comiques à la télé d'ici peu !

Ici c'est pas un secret, on roule à gauche. Je ne pensais pas que ça serait si difficile mais je crois bien que je ne m'y ferais jamais. Quand il s'agit de traverser la rue... l'angoisse : de quel coté regarder ? Droite ? Gauche ? Cet automatisme que l'on a nous perturbe et du coup on zieute partout si bien que le temps de regarder et bien on ne peut plus passer ! D'autant que les feus ici c'est pas de la rigolade, pas comme en France où on peut écouter 3 chansons avant que ça passe au vert : "top chrono, 10 secondes pour traverser, désolé mémé, vaut mieux rester chez toi". Ici c'est les champions de la vitesse, les feus passent vite, les voitures roulent vite, les amendes tombent vite. Wollongong champion des accidents corporels ! C'est tous des criminels au volant. Si vous ne traversez pas sur un passage clouter, c'est l'hôpital. Si vous traversez sur un passage clouté mais que ce n'est pas à vous de passer, c'est l'hôpital. Si vous pensez quand même avoir le temps de traverser, détrompez-vous, l'australien accélère et là c'est la morgue ! Pour vous dire même quand c'est vert on fait sa prière avant de passer.

C'est amusant d'ailleurs de regarder les voitures. Pas du tout les mêmes marques qu'en France, pas le même genre non plus. On a vu une Peugeot rendue là par je ne sais quel mystère, on était mort de rire ! Ici c'est soit l'énorme 4x4 américain, soit la grosse japonaise super rapide. J'avoue je force un peu le trait mais globalement ici tout est gros. Gros, grand, costaud. C'est ça l'Australie, c'est ça les australiens. Les routes sont larges, les pièces sont grandes, les hot-dog sont gros... eux aussi ! Ils arrivent à être gros et costaud, c'est impressionnant (en France à part les basques je ne vois pas qui peut rivaliser). On sent bien qu'ici l'espace n'est pas un souci. C'est sûr que quand on a un pays qui fait 15 fois la France et qui totalise 3 fois moins d'habitants, on peut se permettre de s'étaler ! C'est surtout vrai en dehors des grandes métropoles. Par exemple Sydney est un de ces cas particuliers, tout le monde veut être près de l'eau alors tout s'y agglutine.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de bien visiter Sydney. J'irai dés que j'aurai le temps. Pour le moment j'étais très pris pas mon installation, ma nouvelle vie. Maintenant la routine universitaire s'installe tranquilement. La vie ici au final est très occidentale ce qui fait que j'ai pas trop de mal à trouver des repères. Je commence à connaître les magasins intéressants, les marques de pattes à acheter (et oui on est étudiant !), les voisins sympas, les horaires des bus... C'est un endroit très agréable proche à la fois de la mer et de la montagne (enfin ce qu'ils appellent la montagne, on ne peut pas dire que ça batte des records d'altitude). Et puis on y entend sans cesse les oiseaux dialoguer. Il y a une faune superbe, des perruches de toutes les couleurs viennent picorer à 2 mètres. J'ai hâte de voir des kangourous... dans un parc naturel.

Concernant l'université. C'est immense. Au bout de deux semaines, j'ai encore énormément de mal à me repérer. Il y a beaucoup de végétation, ça me change du béton de l'ESEO. Des terrains de rugby, de foot, de tennis, une piscine, une grande salle de sport, une salle de muscu, des bars, des restos, un magasin, une librairie en plus de toutes les salles de cours. Plus de 50 bâtiments. Heureux celui qui a un vélo ! Mes cours se passent bien. Mes profs sont tous étrangers, ils parlent donc un anglais appris ce qui facilite la compréhension puisqu'ils ne parlent pas trop vite. Par contre j'ai quelques profs chinois et là c'est l'horreur. Un chinois qui parle anglais, je vous assure pour nous ça reste du chinois, à part un autre chinois je ne vois pas qui peut comprendre. Même les australiens ils luttent. Heureusement il y a les polycopiés et la librairie. C'est le système fac : tu bosses tant mieux, tu bosses pas tant pis pour toi.

Je vous donne les 4 matières que j'étudie ce premier semestre :

- Advanced Laboratory : ca correspond à nos travaux pratiques en France, il a un gros rapport à effectuer à la fin.

- Image and Video Processing : c'est du traitement de l'image, ça recoupe pas mal ce que l'on a déjà pu faire. Ca me donne l'occasion de tester mes connaissances ainsi que le niveau d'enseignement de l'ESEO (qui me semble vu d'ici très bon).

- Intelligent Control : c'est de la logique floue appliquée dans le domaine de l'automatique au contrôle de systèmes non linéaires. Cette matière me faisait un peu peur mais en fait elle me semble tout à fait abordable vu la lenteur du prof (chinois).

- Internet Engineering : étude de différents protocoles de base d'internet et de leurs performances. Pourquoi pas...

On utilise Matlab intensivement et là j'ai un gros avantage par rapport aux autres : on s'en est servi pendant 3 ans à l'ESEO. Je ne suis pas trop dépaysé.

Il faut que j'aille me coucher maintenant, j'ai quand même cours demain à 10h30. J'espère que j'ai répondu à pas mal de questions que vous vous posiez. Je vais bientôt laisser des photos c'est promis.

A bientôt.

Posté par Nicolas à 3:37
Edité le: vendredi 21 juillet 2006 3:22
Catégorie: Vie quotidienne