vendredi 10 novembre 2006

L'épopée : le prologue

Bonjour à tous et à toutes,

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La nuit est passée. Les premières lueurs du jour annoncent l'aube d'une ère nouvelle, sonnent le glas d'une époque désormais révolue. Les temps obscures de recherches en librairie, de rapports interminables et de révisions d'examens sont passés du jour au lendemain dans le domaine du souvenir, laissant mes pensées s'imprégner de soleil, d'iode et d'air pure : Les vacances sont là.

Loin de me laisser emporter par l'oisiveté, je compte bien profiter de ce temps libre pour découvrir les curiosités australiennes que je ne connais pas encore très bien. J'ai enfin le temps de me mettre au surf, d'aller à la plage plus souvent, d'aller à la piscine de la fac aussi, de profiter du beau temps. D'ailleurs je tiens à dire quelques mots sur cette piscine qui est vraiment très agréable. Ce n'est pas dans toutes les universités qu'il y a une piscine olympique en plein air entourée par des bosquets et des terrains de tennis, avec vue sur le mont Keira. Ca augmente encore un peu plus ce plaisir de nager.

J'essaye de vivre à l'australienne. J'ai donc acheté une planche de surf, j'ai parié 4$ sur une course de cheval de la Melbourne's Cup (je salue Philippe au passage, je suis sûr que tu as suivi l'évènement avec attention), je souris tout le temps, je dis "hey mate" à longueur de journée, je bois de la Toohey, de la VB, de la Carlton Draught, de la Bluetongue (les bières locales) et je fais beaucoup de sport. Un vrai australien le Nicolas ! Bon il faut encore que je fasse beaucoup de sport si je veux ressembler à un australien et surtout il faut que je me teigne en blond mais je me plais très bien comme ça alors je me contenterais de tout le reste.

Normalement mes examens se sont bien passés. Je pense avoir des notes correctes dans toutes les matières. J'aurais mes résultats dans une semaine. Je ne vous cache pas que je stresse un peu. On n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise et le système fac c'est pas comme l'ESEO : ici 60% de la note d'une matière se joue sur un examen, qu'il ne faut donc absolument pas rater. Quoi qu'il en soit les dés sont jetés, je les sens quand même biens. Rendez-vous dans une semaine.

Dans une semaine c'est aussi le moment où on part avec les vans en direction de la Gold Coast. Ca va vraiment être sympa. On ne connaît pas encore très bien notre itinéraire, le but étant de vivre en nomades pendant deux semaines et s'arrêter là où le sable nous appelle. Ce dont on est sûr pour l'instant c'est que l'on va s'amuser, surfer, aller dans des parcs naturels, dans les attractions type EuroDisney, et enfin que l'on doit être à Cairns à la fin des deux semaines. On a donc 2500km à faire. Loin de nous effrayer, ça nous inspire...

A nous kangourous, koalas, dauphins et barrière de corail !

A bientôt pour de nouvelles aventures.

Posté par Nicolas à 22:12
Catégorie: Carnet de voyage

samedi 21 octobre 2006

La résurrection

" Et je vis Sisyphe qui souffrait de grandes douleurs et poussait un énorme rocher avec ses deux mains. Et il s'efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu'au sommet d'une montagne. Et quand il était près d'en atteindre le faîte, alors la masse l'entraînait, et l'immense rocher roulait jusqu'au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s'élevait au-dessus de sa tête. "

Le supplice de Sisyphe ainsi décrit par Homère est une des meilleures allégories que j'ai pu trouver pour vous donner une idée de mes dernières semaines. Non je n'étais pas mort comme certains ont pu le penser. A vrai dire j'étais bel et bien vivant et très actif car tel Sisyphe il m'a fallu surmonter des montagnes qui ne m'ont guère laissé le temps de faire vivre ce journal.

L'explication est très simple :

l'origine :

l'Université de Wollongong

les causes :

4 projets, 5 rapports à faire et rendre en moins d'un mois.

le résultat :

- un manque de sommeil terrible à l'issu de ces semaines qui sont passées si vite mais qui pourtant semblaient éternelles

- un soulagement immense maintenant que l'orage est passé

- l'occasion de me faire gentiment reprocher mon absence

J'ai passé trois semaines horribles. La première semaine à taper le premier rapport (recherche en librairie et synthèse de documents) ainsi qu'à commencer les projets, la deuxième à travailler sur les projets et enfin la dernière à finir ces mêmes projets et à en taper les rapports. Autant vous dire que cette dernière semaine je n'ai pas arrêté. J'ai dormi environ 4h par nuit et j'ai travaillé quasiment jour et nuit. La méthode : quand je finis un projet, je tape le rapport, quand j'ai tapé le rapport je passe à l'autre projet... ceci répété en quatre cycles qui m'ont paru infinis.

Voilà, ça c'était pour calmer les esprits, éveiller un peu de compassion et vous montrer que les diplômes dans cette université ne s'achètent pas seulement mais se méritent également.

Le point positif c'est que une fois tout ceci passé, une grosse soirée (hier soir) était organisée pour décompresser, oublier la corvée, se rappeler qu'on est des êtres humains et pas des robots. C’était les "Academy Awards" avec élection de "Queen of campus", "King of campus", "miss Foxy Lady", "mister Casanova", "funniest of campus"... De nombreux titres étaient en jeu dont certains étaient très drôles par exemple : "the most likely to become an alcoholic", "the most likely to have a sex change" ou encore "the biggest walk of shame". Après les élections il y avait un dîner suivi d'un after avec open bar au Fraternity Club, la grande salle où se déroulent toutes les grandes fêtes de Campus East.

C'est une des meilleures soirées que j'ai passées ici. Après les awards et le très bon dîner on a pu danser et boire dans une euphorie totale. Pour la première fois de ma vie j'ai testé parler après avoir respirer de l'hélium : c'est trop marrant ! Puis ça s'est fini en gigantesque bataille d'eau avec renforts en tuyau d'arrosage, seaux et extincteurs...

Aujourd'hui je ne me suis pas levé très tôt ! Maintenant je suis plutôt tranquille pendant deux semaines. J'ai quatre examens qui vont clôturer la session le 27 octobre, le 6,7 et 8 novembre. Après c'est les grandes vacances de 3 mois !!!

On a prévu un voyage de deux semaines avec quelques amis de mi-novembre à début décembre. On loue deux vans avec 3 couchettes et une kitchenette chacun et on remonte vers le Nord de Sydney à Brisbane. Là bas c'est la "Gold Coast" : la plage, le surf, les bikinis, les soirées. Au programme c'est surf le matin, ballade/ visite l'après-midi et soirées la nuit. Ca s'annonce plutôt bien ! J'aurais l'occasion de vous en reparler plus en détail dans de prochains articles.

Concernant la vie sur place je n'ai rien de spécial à dire de plus pour le moment si ce n'est que je me plais toujours ici. Ha si peut-être une remarque qui va sûrement être anecdotique pour beaucoup d'entre vous mais qui peut rappeler des souvenirs à ceux qui connaissent le pays : "ici quand il y a du soleil, ça cogne". Un exemple : Avant-hier : grand soleil, 36° / Hier : légère pluies, 25° / Aujourd'hui : vent, nuages, 16°... La température peut osciller sur 20° juste en fonction de la présence ou de l'absence du soleil dans le ciel si bien que quand on met le pied dehors chaque matin c'est toujours une grosse surprise de découvrir le climat (on est au printemps, en été il fait juste chaud tout le temps !).

Qu'il est bon de se sentir revivre.

A bientôt.

Posté par Nicolas à 17:20
Catégorie: Vie quotidienne

dimanche 01 octobre 2006

L'Australie en deuil

Je ne sais pas si vous en avez beaucoup entendu parler en Europe mais ici c'est un drame national. Le 4 septembre dernier alors qu'il plongeait près du récif de Batt pour un documentaire sur la grande barrière de corail, Steve Irwin est décédé d'une piqûre de raie. Il nageait tranquillement devant son caméraman quand il est passé juste au dessus d'une raie pastenague enfouie dans le sable. L'animal s'est senti en danger, bloqué par les deux plongeurs. La raie a donné subitement un coup de queue vers le haut transperçant le célèbre animateur par le thorax en plein dans le coeur.

Pour info, le tueur, Dasyatis brevicaudata (en anglais, Smooth stingray ou Bull ray) : C'est un poisson venimeux pourvu d'un dard d'environ 20 centimètres qui se trouve à la base de la queue qui fait environ 2 m. La raie peut mesurer plus de 4 m de long pour une envergure de 2 m et un poids maximal de l'ordre de 350 kg. On en trouve dans les mers peu profondes d'Australie, de Nouvelle-Zélande et d'Afrique du Sud. On rappelle au passage que ce genre d'attaque est plus que rare, les raies sont d'un naturel plutôt pacifique.

L'Australie perd ainsi une de ses personnalités qu'elle aimait le plus. Une âme d'aventurier et un grand coeur faisaient de cet homme un héro. C'était un peu notre Nicolas Hulot à nous mais en version un peu plus viril. Enfant, Steve Irwin était amoureux des lézards et des serpents. Cette passion s'est transformée en un message de préservation de la vie sauvage, suivie à la télévision par plus de 200 millions de personnes. Il dirigeait également un parc dédié à la faune australienne, dans lequel vivaient des crocodiles, mais aussi des kangourous, koalas ou opossums, et employait l'argent gagné à la télévision pour acheter des terrains pour les animaux. Son surnom : "Crocodile Hunter", "the real crocodile dundee" !

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Je suppose qu'en France Claire Chazal a donné l'information en 30 secondes puis est passée à autre chose, ici que nenni ! Le temps suspend son cours en attendant que l'Australie reprenne son souffle. Pour vous donnez une idée imaginez que notre Johnny national (qui n'est connu qu'en France d'ailleurs) succombe subitement d'une crise cardiaque pendant un spectacle ... visualisez ... voilà vous obtenez une France dans un état comparable à celui qui frappe l'Australie mais pour de vrai.

On a eu le droit à une bonne grosse cérémonie avec toutes les stars australiennes chantant du bon vieux country pour la mémoire de Steve, avec un publique en pleurs aux cotés de la famille du défunt, avec plein de crocodiles parce que ça se passait dans le zoo de la famille Irwin... On a eu le droit de voir sa fille de 8 ans nous parler de son père comme d'un dieu et rappelant gentiment à tout le monde que les crocodiles, les lions et les requins sont nos amis. Bien sûr on a aussi eu le droit au couplet "Steve avait monté cette association parce qu'il voulait faire quelque chose pour rendre le monde meilleur alors si vous aussi vous voulez participez, envoyez nous vos dons" ! Bon je parais un peu aigris en disant ça mais c'est parce que j'ai dû voir la cérémonie deux ou trois fois (ça s'est calmé maintenant mais il y a deux semaines ils la repassaient en boucle à la télé). Je n'ai pas fait mon acte de solidarité en envoyant quelques dollars mais par contre je ressens moi aussi cette tristesse et je me joins au deuil parce que mine de rien c'était quelqu'un ce monsieur crocodile.

Il y a beaucoup de petits esprits sur terre qui passent leur temps à jacasser, à critiquer ce que les autres font mais qui au final ne font que brasser du vent. Je vise là toutes ces voix qui se sont soulevées pour fustiger Irwin alors que celui-ci n'avait qu'un seul but : nous faire prendre conscience du patrimoine naturel de notre chère planète dans une époque où on la souille chaque jour un peu plus. J'espère qu'il y aura moins de pourfendeurs de nuages que de gens comme Irwin pour reprendre son flambeau parce que je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi je ressens cette urgence d'agir vite et bien si on veut que plus tard nos enfants puissent écouter le chant des oiseaux. (Je le fais bien hein le passage dramatique ! oui c'est une de mes spécialités)

Bon là je vous vois venir gros comme une maison : "bah du genou c'est bien de nous dire ça, ça nous fait les pieds mais qu'est-ce que tu fais toi euh pour changer euh le monde ?" (Bon je ne dis pas que vous parlez comme ça, c'est mon vocabulaire). Et bien ça passe par des petits gestes au quotidien comme ne pas jeter les sacs en plastiques ou les canettes de bière n'importe où, ne pas surconsommer en général, l'eau ou l'énergie par exemple. Bon je ne vais pas vous faire tout le couplet écolo non plus mais c'est important quand même de savoir qu'on est responsable (quand je dis "on" ça fait presque 7 milliards, ne vous sentez pas non plus tout seul).

Oulah j'ai bien dérapé moi. Tout ça pour vous dire qu'un grand australien s'en est allé laissant l'Australie orpheline. Je sais il y a plus joyeux comme info. Ici s'est tellement important que ça a déteint sur moi et je me sentais obligé à mon tour de vous en parler.

Posté par Nicolas à 17:18
Catégorie: Vie quotidienne